Revue des marchés de octobre 2025

Canada Vie - 6 novembre 2025

Le mois d’octobre a été marqué par des signaux mixtes. Alors que les actions progressaient et que des chefs de file de l’IA comme NVIDIA profitaient d’un fort élan, le Canada était aux prises avec des revers commerciaux et un ralentissement du marché

Introduction

Les marchés boursiers mondiaux ont été en hausse au cours d’octobre. En dépit de l’inquiétude touchant au commerce, les États-Unis et la Chine ont conclu une trêve en la matière. De son côté, la Réserve fédérale des États-Unis a réduit les taux d’intérêt. Il y a eu quelques épisodes de volatilité lors de l’intensification des frictions tarifaires entre les États-Unis et la Chine. L’économie mondiale a fait montre de résilience en dépit des tensions commerciales et géopolitiques.

L’économie canadienne continue de tourner lentement à cause de la persistance des dissensions commerciales avec les États-Unis. L’inflation s’est relevée et le marché du travail montre encore des signes de ralentissement. Le Canada reste sans entente commerciale, même si les négociations allaient bon train jusqu’à ce qu’elles soient interrompues à la fin du mois. Lors de sa rencontre d’octobre, la Banque du Canada (BDC) a abaissé son taux directeur.

Au début d’octobre, le gouvernement des États-Unis a dû fermer, les deux grands partis ayant été incapables de s’entendre sur la nouvelle loi budgétaire. Leur désaccord tourne principalement autour de la reconduite des subventions en soins de la santé. La paralysie du gouvernement s’étant prolongée durant tout le mois, plusieurs indicateurs économiques clés n’ont pu être publiés. À la fin d’octobre, la fermeture du gouvernement était la deuxième plus longue de l’histoire.

L’indice composé S&P/TSX s’est redressé grâce au secteur des technologies de l’information. Les actions états-uniennes ont également monté. Les rendements des obligations gouvernementales à 10 ans du Canada et des États-Unis ont reculé. Le prix de l’or a atteint un nouveau plafond. Le prix du pétrole a baissé.

Les pourparlers entre les États-Uniset la Chine progressent malgré les soubresauts

Octobre a été un mois mouvementé, entrecoupé par le chassé-croisé entre les États-Unis et la Chine, qui, les uns comme l’autre, tentaient de prendre l’avantage dans les négociations commerciales. La Chine a fait savoir qu’elle imposerait de nouvelles restrictions sur l’exportation des terres rares, et le président des États-Unis Donald Trump s’est aussitôt empressé de brandir la menace de tarifs douaniers encore plus importants. Cette escalade s’est toutefois étiolée à l’approche de la fin du mois. Le président Trump et le président de la Chine Xi Jinping se sont rencontrés en Corée du Sud, où se tenait le forum de coopération économique Asie-Pacifique (APEC). Les deux chefs d’État se sont entendus sur une trêve tarifaire d’un an et sur la poursuite des négociations. Les investisseurs ont accueilli cette nouvelle avec un optimisme prudent, conscients que plusieurs problèmes attendaient d’être résolus, dont celui de l’IA et des menaces contre la sécurité nationale. Pour l’heure, les États-Unis ont baissé les droits de douane à l’endroit de la Chine, tandis que la Chine a accepté de reprendre ses achats du soja états-unien et d’alléger les restrictions touchant aux métaux rares.

Les négociations commerciales ont été agitées du côté du Canada. Vers le milieu du mois, il a été rapporté qu’il était possible que le Canada et les États-Unis signent une entente commerciale sectorielle d’ici la fin du mois. Le premier ministre Mark Carney a confirmé la nouvelle. Or, une publicité citant l’ancien président Ronald Reagan vantant dans un discours les mérites du libre-échange et dénonçant les travers des droits de douane a eu l’heur d’irriter l’administration des États-Unis. La publicité n’ayant pas été retirée sur-le-champ, le président Trump a réagi en mettant fin aux négociations et en frappant d’une surtaxe de 10 % les biens non exemptés en vertu de l’Accord Canada-États-Unis-Mexique. Le Canada s’est donc retrouvé le bec dans l’eau. Il a cependant reçu ce qui pourrait être une bonne lorsque le Sénat des États-Unis a voté en faveur de l’annulation des tarifs frappant ses produits. Le Canada espère reprendre les négociations et apaiser les tensions avec les États-Unis, ce qui pourrait raviver la confiance des consommateurs et des entreprises tout en relançant l’économie.

La Banque du Canada abaisse denouveau les taux

Lors de sa rencontre d’octobre, la BDC a soustrait 25 points de base de son taux directeur du jour au lendemain. Il s’agit d’une deuxième baisse de taux consécutive pour la BDC qui veut ainsi aider les consommateurs et les entreprises. Le marché du travail s’étant replié, on craint que la demande tiédisse au cours des prochains mois. Selon le rapport sur la rémunération de Statistique Canada (StatCan), le nombre d’emplois vacants est à son plus bas depuis août 2027. On peut en déduire que ceux qui se cherchent du travail ont du mal à en trouver. L’activité économique dans son ensemble a également ralenti à cause des surtaxes des États-Unis. StatCan a publié un rapport intitulé L'économie canadienne dans le contexte des récents développements du commerce entre le Canada et les États-Unis exposant les conséquences sur l’économie canadienne des tensions tarifaires avec son voisin du Sud. Sans surprise, la croissance économique a diminué, voire chuté, au deuxième trimestre, mise à mal par le déclin marqué des exportations du Canada vers son premier partenaire commercial. Le rapport souligne aussi la grande faiblesse du secteur manufacturier, un des piliers de l’économie canadienne. Le ralentissement de la demande et de l’activité commerciale mine le marché du travail. Certaines entreprises ont commencé à passer le coût des tarifs aux consommateurs, et presque 40 % entendent le faire l’an prochain. La BDC affirme que les taux d’intérêt sont à un niveau adéquat pour maintenir l’inflation près de la cible des 2 % tout en soutenant le consommateur et les entreprises. La BDC tiendra une dernière rencontre en 2025, mais, selon les propos tenus depuis la précédente, elle se préparerait à maintenir les taux. Mais plusieurs choses peuvent changer d’ici là, surtout sur le front du commerce.

La croissance de la Chine ralentiepar la mollesse de la demande

L’économie de la Chine s’est développée au troisième trimestre de 2025, moins cependant qu’au trimestre précédent, car la médiocrité de la demande intérieure et les problèmes du marché de l’immobilier continuent de lui mettre les bâtons dans les roues. Son expansion a été de 4,8 % d’une année sur l’autre, ce qui est supérieur aux prévisions des économistes. Elle avait été de 5,2 % au trimestre antérieur. Malgré ce ralentissement, l’économie semble toujours en voie d’atteindre la cible gouvernementale de 5 % pour l’année en cours. Il faut dire qu’elle tire profit des mesures de soutien de l’état, qui ont été mises en œuvre afin de stimuler la demande et faire contrepoids aux pressions déflationnistes. De plus, les exportations ont augmenté pendant le trimestre, malgré les tensions avec les États-Unis. La Chine a multiplié ses envois vers d’autres pays, ce qui a quelque peu soutenu son secteur industriel. Le gouvernement et la Banque populaire de Chine pourraient accroître leur aide afin de relancer l’économie à plein régime.

NVIDIA atteint une valeur de 5 billions de $ US

Les poids lourds de la technologie continuent de propulser le marché boursier. Les investissements dans le développement et les infrastructures de l’IA promettent en effet un avenir radieux à de telles entreprises. Sur la ligne de front de la révolution de l’IA se dresse NVIDIA Corp. Le chef de file mondial des micropuces a dépassé la semaine dernière une capitalisation boursière de 5 billions $ US, première entreprise à avoir accompli cet exploit. À l’avant-garde des puces IA, NVIDIA s’est engagée dans plusieurs investissements de premier plan qui lui permettront d’amplifier sa présence dans l’espace de l’IA. Ces investissements comprennent une participation dans Nokia Oyj en octobre. Et NVIDIA n’est pas la seule. Nombre d’autres sociétés technologiques effectuent des investissements incroyables dans l’IA. Vers la fin du mois, Meta Platforms Inc. a annoncé une émission obligataire pour financer ses investissements en IA. Microsoft Corp. et OpenAI Inc. ont conclu une entente par laquelle Microsoft a obtenu une participation de 27 % dans la société, ce qui a fait grimper sa valeur à 500 milliards $ US. Grâce à cette entente, OpenAI pourra se restructurer en tant que société à but lucratif. L’activité dans la sphère de l’IA est allée au-delà des entreprises technologiques. Un consortium mené par BlackRock Inc. a acquis Aligned Data Centers, propriétaire de centres de données essentiels aux infrastructures IA. Certains craignent qu’une bulle IA soit en train de se former, mais le PDG de NVIDIA Jensen Huang a balayé cette inquiétude du revers de la main. L’investissement des grandes entreprises technologiques et les développements en IA ont eu pour effet de pousser le cours de ces sociétés et l’ensemble du marché encore plus haut que lors des dernières années.

Rendements des marchés - au 31 octobre 2025

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